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L’estime de soi à l’ère du numérique

L’estime de soi à l’ère du numérique

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Mieux comprendre

On le sait, l’adolescence est une période clé du développement. C’est à cette période que les jeunes consolident leur estime de soi. À l’ère numérique, les réseaux sociaux influencent beaucoup la vision que les jeunes ont d’eux-mêmes : photos (selfies), vidéos, « post », « stories », « emojis », nombre de « likes » et de « followers », abonnements aux pages d’influenceurs et de célébrités. Tout cela fait partie du quotidien des jeunes. Les adolescents cherchent la reconnaissance de leurs amis. Ils souhaitent aussi garder contact et avoir la validation immédiate de leurs pairs. Le numérique leur donne donc l’impression d’y arriver. L’image occupe une place centrale dans les réseaux sociaux. Les photos de profil et les publications deviennent des façons de contrôler son image. Voir défiler toute la journée des photos et vidéos qui font « rêver » peut devenir une source de complexes ou peut intensifier certaines insécurités chez les jeunes. En se comparant, les adolescents tendent à se déprécier et leur estime de soi peut se fragiliser. Il est important de se rappeler que les personnes qui s’affichent exposent un quotidien souvent loin de la réalité.

Le numérique présente de nombreux avantages comme l’accès à l’information et le maintien de relations. Par contre, lorsqu’il est mal utilisé ou surutilisé, il peut aussi causer du tort. Chez les adolescents, des études démontrent notamment des effets négatifs possibles comme une diminution de l’estime de soi, une diminution de la concentration, de la mémoire et de l’attention et une diminution des compétences sociales. Il faut aussi garder en tête le risque lié aux abus potentiels, comme le cyberharcèlement ou l’exploitation sexuelle. En effet, les adolescents ne sont pas toujours capables d’identifier les risques et de s’en protéger.

Portrait des ados au Québec

Selon une étude montréalaise menée en 2020, utiliser des écrans plus de 4 heures par jour pour des activités de loisirs serait associé à un risque plus élevé de décrochage scolaire. Il semblerait également que ces jeunes dorment moins bien et ont une moins bonne santé mentale et physique.

Mieux accompagner

Communiquer

  • Aidez-le à identifier les risques et les dangers sur Internet.
  • Parlez avec lui du genre d’information qu’il peut dévoiler ou non dans ses messages, publications, photos ou vidéos. Parlez-lui des comportements acceptables et inacceptables en ligne.
  • Jasez avec votre ado :
    • de la différence entre la réalité et la fiction sur les réseaux sociaux;
    • de la façon dont on présente l’image corporelle dans les médias sociaux;
    • de l’influence du numérique (ex. : les « likes ») sur l’estime de soi. Visionnez la vidéo « À un cheveu d’être bien sa peau ».
  • Bavardez avec votre adolescent de ses amis sur les médias sociaux. Par exemple, demandez-lui comment il les a rencontrés, ce qu’ils font ensemble, s’il les voit en personne.

Superviser/Encadrer

  • Établissez avec votre adolescent les règles d’encadrement à mettre en place concernant l’utilisation d’Internet, et ce, en fonction de son stade de développement.
  • Choisissez ensemble un horaire et une durée d’utilisation, ainsi que le contenu accessible à chacun.
  • Informez-vous des contrôles parentaux et des réglages de sécurité existants. Modifiez les paramètres des appareils au besoin, mais évitez de bannir complètement les écrans. L’interdit peut être attrayant pour votre jeune.

Soutenir

  • Soyez disponible lorsque votre ado utilise des écrans. Questionnez-le sur ce qu’il voit sur les différents médias sociaux. Abordez, par exemple, la différence entre la réalité et la fiction ou la façon dont on présente l’image corporelle dans les médias.
  • Regardez avec votre ado des vidéos et lisez des articles qui parlent des modifications des visages et des corps sur les réseaux sociaux (ex. : Photoshop d’une image de A à Z). Parlez-en ensuite ensemble.
  • Favorisez les sites qui offrent du contenu éducatif ou qui permettent de se rassembler. Par exemple, les tutoriels, les films écoutés en famille, les groupes d’études ou de soutien.

Agir sur l’environnement de la maison

  • Portez attention à vos propres habitudes avec les écrans. L’utilisation que vous en faites influence celle de votre jeune. Vous pouvez jouer un rôle de modèle, par exemple, en évitant de vous comparer ou de dénigrer des photos sur les médias sociaux ou en vous abstenant de modifier vos propres photos.
  • Pratiquez des activités familiales sans écran. Identifiez avec votre jeune des activités alternatives à l’utilisation des écrans. Amenez-le à découvrir de nouvelles passions qui l’aideront à se connaître et à développer une estime de soi basée sur autre chose que sur l’apparence physique.

Trucs et astuces

  • Complimentez votre jeune sur qui il est et nommez-lui ses qualités. Soulignez ses bons coups et ses efforts. Vos commentaires l’aideront à construire le futur adulte qu’il deviendra, en se basant sur l’ensemble de ce qu’il est et non uniquement sur son apparence physique.
  • Questionnez-vous sur votre propre rapport avec les réseaux sociaux, les images qu’on y voit et les propos en lien avec l’apparence physique. Les jeunes apprennent énormément en vous observant.

En bref

  • L’utilisation numérique de votre jeune n’a pas à être parfaite. La recherche d’un juste équilibre avec les autres activités de vie (ex. : sport, école, emploi) est toujours ce qu’on doit viser. Privilégiez le plus souvent possible du contenu qui favorise le bien-être, sans vous sentir coupable si vous et votre ado regardez à l’occasion des sites moins utiles.
  • Les parents doivent être vigilants face au contenu auquel sont exposés leurs ados et ils doivent superviser les plus jeunes pour que le temps d’écran soit une expérience positive. L’encadrement parental doit être défini en fonction de l’âge et des capacités du jeune et doit donc évoluer dans le temps.

Ressources et outils pratiques

1. Pour vous soutenir:

Si vous vivez une situation qui vous préoccupe, il ne faut pas hésiter à en parler ou à consulter un∙e intervenant∙e ou un∙e professionnel∙le de la santé et des services sociaux :

Organismes communautaires : maison de la famille, maison des jeunes, etc.

Certains organismes communautaires offrent un programme de soutien aux parents d’ados. Informez-vous auprès des organismes près de chez vous.

Intervenant∙e∙s scolaires

Dernière mise à jour: décembre 2022

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