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Le temps écran

Écrans et ados : pour un usage plus équilibré

Le temps écran

Écrans et ados : pour un usage plus équilibré

Dans cette fiche

Si vous trouvez qu’il est difficile de savoir comment bien gérer la question des écrans avec votre ado, vous n’êtes pas la seule personne dans cette situation!

Les écrans remplissent plusieurs fonctions dans nos vies d’adultes et ils peuvent être bien utiles pour les ados aussi! Par contre, les écrans peuvent facilement prendre trop de place dans leur vie, au point de négliger tout le reste : vie sociale, sommeil, activité physique, alimentation, hygiène, etc. Lorsque cela se produit, leur santé et leur bien-être peuvent être affectés.

Il ne sert à rien de les culpabiliser. Accompagnez plutôt votre ado à développer une utilisation plus équilibrée des écrans.

Mieux comprendre

Une utilisation plus équilibrée, qu’est-ce que c’est?

C’est une utilisation qui :

  • N’est pas continue du lever au coucher;
  • Permet de passer des moments dans la journée sans écrans et laisse place aux autres activités du quotidien;
  • Peut être pour regarder des vidéos et communiquer avec ses ami∙e∙s, oui, mais aussi pour faire ses devoirs.

On le sait, à l’adolescence, les jeunes sont plus influençables. Ils et elles cherchent aussi plus de reconnaissance, surtout de leurs ami∙e∙s. Les écrans sont donc très attrayants pour répondre à ces besoins de gratification et de connexion aux autres.

Même si les écrans peuvent être utiles pour les ados, passer trop de temps devant un écran comporte des risques. C’est quoi « trop de temps » devant son écran? En fait, ça varie selon :

  • Les jeunes;
  • Le contexte d’utilisation;
  • Le contenu.

Les risques associés aux écrans sont :

  • Diminution importante de l’activité physique, sédentarité;
  • Moins bon sommeil;
  • Dépression, anxiété;
  • Problèmes d’attention, baisse du rendement scolaire;
  • Moins bonne gestion des émotions;
  • Plus grande tolérance à la violence, baisse de l’empathie;
  • Difficulté à distinguer le vrai du faux contenu;
  • Problème de vision comme la myopie;
  • Douleurs : au dos, au cou, aux poignets et aux yeux;
  • Perception négative de soi;
  • Moins bonnes habitudes alimentaires.

Vous pouvez donc porter attention à l’apparition d’effets négatifs et ne pas vous fier uniquement au temps que votre jeune passe devant ses écrans. Toutefois, une utilisation des écrans qui prend trop de temps dans la journée demeure un bon indicateur!

Quelques mythes répandus à propos des écrans

Mythe #1

Puisque les jeunes né∙e∙s dans les années 2000 ont grandi avec des écrans, ils et elles sont plus compétent∙e∙s pour s’en servir.

Faux

Les applications et plateformes du numérique sont généralement conçues pour être très faciles à utiliser. Les jeunes ne développent pas nécessairement de compétences informatiques parce qu’ils et elles les utilisent beaucoup. Une majorité des ados ont des habiletés comparables à la population en général pour effectuer du travail ou des tâches informatiques.

Mythe #2

Il faut exposer suffisamment les jeunes aux écrans pour qu’ils et elles soient prêt∙e∙s à se débrouiller dans la société du futur.

Faux

C’est plutôt l’inverse : une trop grande exposition détourne les jeunes de d’autres activités plus positives pour le développement de leurs compétences et de leur potentiel. Pour les compétences informatiques nécessaires dans le monde adulte, un cours d’informatique hebdomadaire au secondaire suffit pour en apprendre les bases.

Mythe #3

Le multitâche numérique, c’est-à-dire le fait de faire plusieurs tâches en même temps sur un ou plusieurs écrans, permet aux ados d’augmenter leur productivité.

Faux

Même si les jeunes ont l’impression d’être plus efficaces lorsqu’ils et elles sont en multitâche numérique, la quantité et la qualité du travail accompli sont nettement affectées. D’ailleurs, c’est la même chose pour les adultes! Chaque fois qu’on change de tâche, on doit faire un effort pour retrouver notre concentration. Les ados peuvent aussi s’habituer à l’« hyperstimulation » associée au multitâche. Cela diminue aussi leur motivation pour faire des tâches qui n’offrent pas le même niveau de stimulation.

Mythe #4

Les écrans comportent plusieurs bienfaits pour les ados.

Faux

Il y en a moins qu’on pourrait le penser! Plusieurs bienfaits qu’on pense liés aux écrans sont faux. Par exemple, pour l’activité physique ou la créativité, la meilleure façon de les développer est d’être moins sur les écrans. Aussi, dans la plupart des cas, les écrans nuisent plus qu’ils aident aux apprentissages. Une trop grande utilisation des écrans est surtout associée à des risques pour la majorité des jeunes. Viser une utilisation réduite et raisonnable demeure la meilleure façon pour leur bon développement et leur bien-être. L’écran doit rester un outil qui apporte un « plus ». Il ne doit pas remplacer le « réel ».

Les écrans et les ados au Québec et en Montérégie

  • Selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2022-2023, le quart des ados (25 %) passent habituellement 4 heures ou plus par jour devant un écran pour les communications et les loisirs pendant la semaine et la fin de semaine. Ces ados qui passent 4 heures ou plus par jour devant un écran ont tendance à dormir moins d’heures chaque nuit.
  • Selon l’Enquête québécoise sur la parentalité 2022, 50 % des parents d’ados trouvent que la gestion familiale des écrans est l’un des défis les plus difficiles à relever.

Votre ado a souvent le nez collé sur un écran? Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas seul.e. Un expert répond à vos questions sur l’utilisation des écrans.

Mieux accompagner

Communiquer

  • Maintenez un dialogue sans jugement avec votre ado au sujet de ce qu’il ou elle fait ou visionne en ligne. Cela vous permettra de mieux comprendre son attrait pour les écrans et de mieux le ou la guider dans son utilisation.
  • Discutez avec votre ado de l’utilité des écrans, mais aussi de l’utilisation qui peut être nuisible si elle prend trop de place dans une journée comme les :
    • Médias sociaux;
    • Vidéos;
    • Jeux en ligne;
    • Autres contenus récréatifs.
  • Discutez des comportements respectueux et empathiques, qui sont tout aussi importants en ligne qu’en face-à-face.
  • Discutez des méthodes employées par les plateformes et applications numériques, par exemple le fait que :
    • Les notifications, comme les « likes » et les nouveaux messages, ainsi que les récompenses, comme les victoires ou les progressions de niveau dans les jeux vidéo, ont un pouvoir addictif;
    • Les faux contenus et la désinformation sont souvent priorisés par les plateformes parce qu’ils font vivre plus d’émotions, surtout négatives.

Superviser/Encadrer

  • Proposez et appliquez des règles d’utilisation lorsque vous donnez un nouvel appareil à votre ado. Il est plus facile d’encadrer votre jeune à ce moment que d’avoir à se réajuster en cours de route, quand les habitudes sont déjà prises. Pour vous inspirer, consultez le contrat parent-ado de PAUSE.
  • Convenez de règles qui s’appliquent à toute la famille :
    • Durée;
    • Moments et contextes;
    • Types d’usage;
    • Âge d’accès pour les réseaux sociaux.
  • Sans compter uniquement sur ce genre de mesures, vous pouvez configurer les ordinateurs, les appareils intelligents et le réseau Wi-Fi :
    • Mots de passe;
    • Temps maximum d’utilisation;
    • Filtre de sécurité, etc.
  • Intéressez-vous aussi aux applications que votre ado utilise afin qu’elles soient adéquates et sûres. N’hésitez pas à l’inclure dans cette démarche!

Soutenir

  • Aidez votre jeune à être critique et à se responsabiliser sur son utilisation des écrans et sur les activités qu’il ou elle y fait. Les habitudes prises en ligne, comme y passer trop de temps ou consulter des contenus inadéquats, risquent de le ou la suivre longtemps!
  • Soyez vous-mêmes critiques de votre propre utilisation des écrans en tant qu’adultes. Cet exercice peut aussi se faire avec votre ado : en vous encourageant tous les deux à réduire votre utilisation, il est plus facile d’atteindre ses objectifs.
  • Réfléchissez avec votre jeune à des activités alternatives aux écrans, qui soient intéressantes et enrichissantes, même si moins attrayantes! Voyez avec votre ado s’il ou elle utilise les écrans par ennui, besoin de socialisation, besoin de valorisation, etc. Cela vous donnera un indice de ce qui doit être comblé.
  • Invitez votre jeune à réfléchir à propos de ses ami∙e∙s en ligne. De qui s’agit-il? Qu’est-ce que votre ado connaît de ces personnes? En qui votre jeune peut avoir confiance, et pourquoi?

Agir sur l'environnement à la maison

  • Privilégiez l’utilisation des écrans dans les aires communes. Cela facilite la gestion, la discussion et le visionnement partagé!
  • Prenez les repas en famille, en discutant, sans écrans.
  • Sortez les écrans des chambres! L’alarme pour se lever le matin n’est pas une excuse : il existe des alternatives!
  • Éteignez les écrans, surtout les appareils portables et les contenus stimulants, au moins une heure avant le coucher. Les contenus stimulants sont des contenus qui défilent ou qu’on fait défiler rapidement sur son écran, c’est du textage, c’est regarder son écran de proche, etc. Le cerveau a besoin de s’apaiser avant d’aller dormir!
  • Coupez le Wi-Fi durant la nuit. Personne n’en a besoin pendant la nuit!
  • Évitez les écrans, surtout les contenus stimulants, avant l’école ou avant les périodes de devoirs : ils nuisent à la concentration.
Les conflits

En résumé

En plus d’établir des règles claires entourant l’utilisation des écrans, il est important de maintenir un dialogue ouvert et positif avec votre ado. Et rappelez-vous : vous êtes le premier exemple pour votre jeune!

Ressources et outils pratiques

Pour vous soutenir

Ressources générales

Si vous vivez une situation qui vous préoccupe, il ne faut pas hésiter à en parler ou à consulter un∙e intervenant∙e ou un∙e professionnel∙le de la santé et des services sociaux :

Organismes communautaires : maison de la famille, maison des jeunes, etc.

Certains organismes communautaires offrent un programme de soutien aux parents d’ados. Informez-vous auprès des organismes près de chez vous.

Intervenant∙e∙s scolaires

Ressources spécialisées

Références

Lavoie, A. et Auger, A. (2023). Être parent au Québec en 2022. Un portrait à partir de l’Enquête québécoise sur la parentalité 2022. Institut de la statistique du Québec.

Pause ton écran.

Traoré, I., Simard, M. et Julien, D. (2024). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire. Résultats de la troisième édition 2022-2023. Institut de la statistique du Québec.

 

Cette fiche a été rédigée en collaboration avec :

Les directions des organismes de prévention des dépendances l’Arc-en-ciel, La maison de Jonathan, Liberté de choisir et Satellite

Camille Paquet, intervenante-pivot École en santé, CISSS de la Montérégie-Est

Nancy Lo, agente de relations humaines, équipe de proximité – Promotion et prévention en santé mentale scolaire, Direction de santé publique de la Montérégie

Dernière mise à jour : avril 2025

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